par l'auteurde yossi et..........
Notes de la rubrique "alors vais-je y arriver":bonjour, welcome, bienvenu, benvenito, http://groups.msn.com/vitrollesgayjeudi, 10 novembre 2005
par l"auteur de yossi et jaguer
Tournage. «The Bubble», comédie de mœurs sur fond terroriste, scénarisée par le duo Fox-Uchovsky («Tu marcheras sur l'eau»).
Tel-Aviv gay et aux aguets
Dans la rue Sheinkin, l'attentat-suicide n'a pas vraiment perturbé le voisinage. Aucun bruit, juste un grand flash, et maintenant, des débris fumants, le store du café Orna et Ella à moitié arraché et du verre brisé plein la chaussée. Au milieu de la nuit d'automne, Eytan Fox filme la scène d'attentat de son prochain film, The Bubble. Faire sauter Orna et Ella, c'est faire sauter un symbole : c'est le plus ancien café de la rue Sheinkin, qui a longtemps été le rendez-vous des artistes et qui voit maintenant déferler le vendredi des centaines de jeunes venus faire la fête.
Pour l'heure, deux heures du matin, ils sont nettement moins nombreux, et assez peu étonnés par la scène postexplosion pourtant absolument réaliste : blessés et policiers (des figurants), gyrophares, civières recouvertes de couvertures grises. Il y a aussi les hommes de «Zaka», les ultrareligieux, calottes noires sur la tête, combinaisons blanches et gilets fluo, que les Israéliens ont pris l'habitude de voir ramasser les débris humains après les attentats. Eux ne sont pas des figurants, mais les vrais «Zaka», c'est plutôt bon signe, «ils ont moins de travail en ce moment», dit un assistant.
Une série TV. «The Bubble», c'est le surnom que les Israéliens donnent à Tel-Aviv, «une bulle où les gens essaient de vivre en faisant abstraction de ce qui se passe dans le pays, l'occupation, les attentats», explique Gal Uchovsky, producteur et coscénariste du film. Bien sûr, il arrive qu'elle ne soit pas étanche : il y a un an, une bombe a explosé dans le marché Carmel, à 200 mètres de Sheinkin, autant dire au coeur de la bulle. «L'idéologie de Sheinkin est très simple, ajoute-t-il. On veut une vie meilleure, plus marrante, pour ça, la guerre doit s'arrêter.» La matrice de Bubble, c'est Florentine, une série télévisée qui a eu un immense succès, un Friends à l'israélienne, sur laquelle Fox a travaillé.
Si l'on en croit le scénario et ses auteurs (Fox et Uchovsky), The Bubble est essentiellement une comédie sentimentale, même si c'est une comédie sur fond d'occupation et d'attentats-suicides, et même si elle a une fin indubitablement tragique. Les héros en sont trois jeunes colocs, juifs israéliens, et l'histoire d'amour centrale, celle qui rapproche un Israélien, Noam, et un Palestinien, Ahsraf, rencontré lors d'un incident au check point de Naplouse. Le film verra se succéder la vie clandestine d'Ashraf, un mariage arabe, des pétards fumés sur une terrasse, une jeune Palestinienne tuée par un soldat israélien et une «rave contre l'occupation».
Un scénario, donc, à l'image de «l'idéologie de Sheinkin» : un mélange de scènes légères, futiles parfois, sur la culture jeune de Tel-Aviv, et de thèmes politiques ou militants, que le couple (à la ville comme au travail) Fox-Uchovsky fait passer dans ses films (Tu marcheras sur l'eau et Yossi et Jagger, qui sort en salle aujourd'hui) : visibilité gay et «réflexion sur la virilité, le grand sujet ici. Tout le monde fait l'armée, il faut être fort, prêt à tuer et à mourir, le machisme fait partie du mécanisme de survie», dit Uchovsky. Mais aussi, en particulier pour Eytan Fox, des thèmes plus directement liés au conflit et, sans doute, à un engagement familial. Sa mère, décédée depuis peu, s'est battue, en vain, pour conserver la mixité sociale (c'est-à-dire judéo-arabe) du jardin public d'Isawiyah, un village palestinien qui fait partie de la municipalité de Jérusalem. Elle faisait aussi partie de Mahsom Watch, un groupe de femmes qui s'installent aux check points pour contrôler le comportement des soldats israéliens. Ces deux éléments sont évoqués dans le scénario.
Scénario «sensible». Sur le tournage, les figurants sont en place, les projecteurs allumés, une sirène se met à hurler, un chat terrorisé file entre les civières, deux secondes d'inquiétude, c'est l'alarme incendie du restaurant, déclenchée par les fumigènes des décorateurs. Cette scène n'a pas été la plus difficile à tourner. Pour les séquences de mariage et d'enterrement dans le village arabe, l'équipe avait d'abord pensé au village d'Isawiyah, mais c'était «trop compliqué finalement». Elles ont donc été tournées à Kalansuah, village arabe en territoire israélien, au sud de Tulkarem. «Dis-moi, a demandé Eytan à Mahmud, l'homme qui fait le lien avec les villageois, ils savent que le film parle d'une relation homosexuelle et d'un attentat kamikaze ?» Mahmud lui-même pense que le film est intéressant, «il aborde des choses dont on ne parle jamais», mais il a pensé préférable de ne communiquer qu'une version assez succincte du scénario. «Tu leur dis : c'est l'histoire d'une famille palestinienne pauvre, l'armée israélienne les tue, tout le monde est très triste».
Du côté des acteurs, ça n'est pas forcément compliqué pour un Arabe de jouer dans un film israélien. Aucun problème pour Youssef Sweid, qui joue Ashraf, ni pour les actrices qui jouent sa soeur et sa mère. Mais ça n'est pas forcément simple non plus. Comme le dit Uchovsky, «pour un homme arabe d'un certain âge, ça peut poser un problème de jouer dans un film considéré comme gay». De fait, le premier acteur contacté avait accepté le rôle, jusqu'à ce qu'il lise le scénario et découvre son rôle, le père d'un jeune Palestinien homosexuel, et se désiste. Même topo avec le second. Le troisième a commencé par dire : «Un film gay ? Pas de problème. De toute façon, aucun Arabe ne le verra.» Il a réfléchi, avant, lui aussi, de changer d'avis. C'est donc finalement un quatrième, Hussein Yassin Mahajne, qui joue le rôle du père.
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